La Diplotaxe à feuilles étroites (Diplotaxis tenuifolia (L.) DC.), ou encore roquette jaune, ou roquette à feuilles étroites fait partie de la famille des Brassicacées (Brassicaceae). Sa période de floraison s’étale de Juillet à Octobre.
Répartition française :
On peut la rencontrer un peu partout en France, principalement sur le littoral Ouest, les grands vallées alluviales et les très grandes agglomérations. Elle peut être localement abondante sur certaines friches en région parisienne. Dans le massif central, elle est localisée en Limagne. Elle est absente du Limousin. Elle n’a pas été revue en Bourgogne depuis le début du 20ème siècle. En Haute et Basse Normandie, elle est relativement commune sur la bordure littorale. Dans le Finistère, on la retrouve en contexte dunaire rudéralisé. Dans le Morbihan, elle semble un peu plus fréquente en bordure littoral et en particulier sur certaines îles. Elle est fréquente dans la vallée du Rhône en Drôme. Dans le Vaucluse, on la signale dans plusieurs villages. Dans les Alpes-Maritimes, il n’est pas rare de la voir jusqu’à 600 mètres d’altitude. Dans la partie Est de la France, elle est sensiblement plus rare, se situant essentiellement près des vieux murs. On peut la retrouver en région parisienne dans les zones de friches sèches, zones ferroviaires à l’abandon. Elle peut localement être très abondante. Elle fait partie des espèces déterminantes en région Centre et en Pays de la Loire.
Dans le Loiret, elle était connue dans le nord du Loiret dans la commune de Grangermont, où elle a disparu depuis. C’est en 2002, que P.O. Cochard la découvre sur les quais de Loire à Orléans (¹). Depuis, elle semble s’être propagée sur les rives de Loire puisque F. Mélantois l’a découverte en abondance de nouveau à Orléans et Saint-Jean-de-Braye en octobre 2012.
Ecologie :
On la trouve sur les berges des ruisseaux, des rivières, dans les grandes vallées alluviales, essentiellement dans les zones rudéralisées dans les grandes agglomérations (Phytosociologie : végétation rudérale, anthropique en particulier les communautés dominées par de grands chardons 7.0.2.0.1 Onopordium acanthii, Végétation anthropogène à dominante d’annuelles et bisannuelles plus ou moins perturbée en particulier les communautés nitrophiles thermo-continentales, estivo-automnales 66.0.3.0.1 Chenopodion muralis)(²).
Description :
La plante mesure entre 20 et 80 cm. Elle est glabre. La tige ligneuse à la base démontre son caractère vivace. Le haut de la tige est plus ou moins rameux. Le froissement des feuilles dégage une très forte odeur. Les feuilles glabres sont très profondément découpées à la base. Les feuilles supérieures sont bien moins nombreuses et sont de plus en plus entières. L’inflorescence est constituée de grappes. Le pédicelle est beaucoup plus long que les fleurs. Les quatre pétales sont de couleur jaune soufre. Les sépales sont deux fois plus petits que les pétales. Les fruits se présentent sous forme de siliques. Contrairement à d’autres brassicacées, les siliques sont portées par de longs pédicelles (Un des caractères distinctifs de Diplotaxis muralis qui possède des pédicelles courts). A noter, la caractéristique suivante : les graines sont sur deux rangs dans chaque loge.
Usages / Autres particularités :
Ses feuilles sont consommables et ont très nettement l’odeur de la roquette (Eruca sativa). Elles peuvent compléter très agréablement les salades. Elle est récoltée en Provence et dans le Languedoc (³).
Taxonomie :
Diplotaxis tenuifolia (L.) DC. a pour synonymes (Informations issues de la BDTFX Version 1.1, Tela Botanica) :
– Brassica erucastrum Crantz
– Brassica muralis Huds.
– Brassica tenuifolia (L.) Baill.
– Crucifera tenuifolia (L.) E.H.L.Krause
– Eruca perennis Mill.
– Eruca tenuifolia (L.) Moench
– Pastorea abulensis (Pau) Rothm.
– Sinapis tenuifolia (L.) R.Br.
– Sisymbrium tenuifolium L.
– Thlaspi abulense Pau
(²) Atlas de la flore remarquable du Val de Loire – Ludovic Boudin, Jordane Cordier, Jacques Moret – 2007
(³) Le régal végétal – François Couplan – 2009