Les Albères se situent dans les Pyrénées orientales à proximité de l’Espagne.
Nous avons observé la flore à proximité de Cerbère près de la frontière espagnole et la flore de Banyuls-sur-Mer.
La côte rocheuse des Albères constitue les derniers reliefs à l’est de la chaine des Pyrénées. Cette zone limitée abrite des espèces endémiques et constitue des associations végétales uniques. Différents facteurs participent à cette richesse floristique : l’altitude, l’humidité, l’exposition aux embruns marins, le vent.
La côte rocheuse est constituée de hautes falaises siliceuses. Celles-ci sont constitués soit de roches dures, soit de schistes se délitant plus facilement.
Dans les zones où la roche est dure et où il n’y a pas de sol, le Perce-Pierre (Crithmum maritimum L.) colonise le milieu via les fissures. Cette espèce supporte assez bien les embruns marins.
Quand la roche permet la constitution d’un léger sol et dans les zones moins exposées aux embruns, l’Armérie du Roussillon (Armeria ruscinonensis Girard subsp. ruscinonensis), le Plantain subulé (Plantago subulata L.) et la carotte marine (Daucus carota subsp. hispanicus (Gouan) Thell. ) constituent de petites étendues. Notons qu’Armeria ruscinonensis subsp. littorifuga (Bernis) Malag. ne se trouve pas en contact avec ces populations puisque cette dernière occupe une aire non littorale des Albères, de 500 à 1300 mètres.
Dans les zones plus schisteuses, on y rencontre le Perce-Pierre et le Statice de Tremols (Limonium tremolsii (Rouy) Guinea & Ceballos Jimenez). Ce dernier ne serait qu’une variante naine de Limonium virgatum (Willd.) Fourr. d’après Flora Gallica et la Flore de la France méditerranéenne continentale.
Le haut des falaises littorales est occupé par l’œillet de catalogne (Dianthus pyrenaicus subsp. attenuatus (Sm.) Bernal, Laínz & Muñoz Garm.), le plantain subulé (Plantago subulata L.), le polycarpon de Catalogne (Polycarpon polycarpoides subsp. catalaunicum O.Bolòs & Vigo).
L’œillet de catalogne se trouve souvent en présence de la Passerine hirsute (Thymelaea hirsuta (L.) Endl.) en particulier en arrière des falaises où le vent et les embruns sont moins importants. S’y ajoutent le plantain subulé (Plantago subulata L.) et la fétuque glauque (Festuca glauca Vill.). C’est dans cette zone que l’on trouve en accompagnement des espèces plus caractéristiques des falaises et d’autres franchement plus xérophiles et méditerranéennes.
En haut des falaises, il n’est pas rare de trouver également la Passerine hirsute (Thymelaea hirsuta (L.) Endl.), la Camphorine de Montpelier (Camphorosma monspeliaca L.), le laiteron délicat (Sonchus tenerrimus L.) et le Lavandin (Lavandula stoechas L.).
Une autre association est plus en retrait, elle est constituée de pelouses xérophiles méso méditerranéennes avec des espèces telles que l’Asphodelèle rameuse (Asphodelus ramosus L.), le Dactyle d’Espagne (Dactylis glomerata subsp. hispanica (Roth) Nyman), le Brachypode rameux (Brachypodium retusum (Pers.) P.Beauv.) et la Frankénie hirsute (Frankenia hirsuta L.).
Deux petits cours d’eau souvent à sec « fragmentent » les falaises littorales des Albères. On y retrouve des algues quand le degré d’humidité est resté suffisant. Sinon les espèces occupant cet espace sont Polygonum persicaria, polygonum hydropiper, Polygonum lapathifolium, Chenopodium ambrosoides, Chenopodium botrys, Lythrum salicaria, Cyperus fuscus, Paspalum distichum et Paspalum dilatatum.
A l’embouchure des petits cours d’eau, quand il y a un replat suffisant, ce sont les Tamaris africain (Tamarix africana Poir.) et Tamaris des canaries (Tamarix canariensis Willd.) qu’on retrouve dans les zones les plus abrités et les plus chaudes du littoral. Ceci constitue l’association phytosociologique Tamaricion africanae. Un peu au-dessus de cette dernière, se trouvent les fourrés de Gattiliers (Vitex agnus-castus) constituant l’association Nerion oleandri.
Les collines littorales sont occupées par des plantes méso-méditerranéennes. On y retrouve le figuier d’inde (Opuntia ficus-indica (L.) Mill.) et l’Aloès maculé (Aloe maculata All.) qui s’est naturalisé , des matorrals constitués de Cytises épineux (Cytisus spinosus (L.) Bubani) et du plus rare Cytisus infestus (C.Presl) Guss. avec ses gousses poilus (uniquement en France dans les Albères).
Je vois pas de mention des conifères. Pourtant il y en a sur le sentier littoral entre Peyrefitte et Cerbère. Dont un specimen curieux, que je n’ai pas identifié.