Les plages de sables du Roussillon sont extrêmement dégradées du fait de la pression anthropique. C’est donc avec beaucoup de retards que quelques mesures de protection ont été prises pour tenter de sauvegarder ce patrimoine littoral comportant une flore typique.
Nous allons vous faire découvrir quelques plantes sur les communes de Torreilles et de Canet-en-Roussillon.
Des mesures de protection ont été prises pour préserver la zone littorale de l’embouchure de l’Agly sur la commune de Torreilles. Quant au littoral de Canet-en-Roussillon, des mesures devraient permettre une réhabilitation du site qui est fortement dégradé mais qui comporte encore de nombreuses espèces d’intérêt patrimonial.
Sur la dune embryonnaire, on observe le liseron des dunes (Convolvulus soldanella L.) qui est rare dans cette partie de la France. C’est pourquoi, il bénéficie d’une protection régionale.
La renouée maritime (Polygonum maritimum L.) est relativement répandue sur le littoral. Elle est à distinguer d’un autre taxon assez proche : la renouée de Robert (Polygonum robertii Loisel.). Cette dernière se trouve dans les zones un peu plus rudéralisées du littoral. La distinction entre les deux espèces n’est pas très aisée, elle nécessite l’utilisation d’une bonne flore. Etant donnée la variabilité des individus de la Renouée de Robert, l’un des seuls critères valables est la largeur des tépales qui ne doivent pas dépasser 1,5 mm.
L’échinophore épineuse (Echinophora spinosa L.), cette apiacées, est présente à Torreilles. Depuis des années, elle en régression constante. Il convient de la protéger même si elle est encore bien présente dans le Roussillon.
La luzerne maritime (Medicago marina L.) est bien représentée dans le Roussillon alors qu’en Provence elle est rare. La matthiole sinuée (Matthiola sinuata (L.) R.Br.) est peu fréquente dans le sud du Roussillon.
Le pavot jaune des sables (Glaucium flavum Crantz) est extrêmement commun. Il est à distinguer dans le secteur de la Glaucienne corniculée (Glaucium corniculatum (L.) Rudolph) qui est une plante annuelle méditerranéenne des milieux sableux plus à l’intérieur des terres. L’aspect de cette dernière est plus grêle et beaucoup moins ramifié. L’Euphorbe des sables (Euphorbia paralias L.) est également bien représentée.
Sur les pelouses ouvertes, on trouve plusieurs boraginacées telles que l’orcanette des teinturiers (Alkanna matthioli Tausch) et la vipérine des sables (Echium arenarium Guss.). C’est dans le littoral du Roussillon que nous trouvons les plus belles populations d’Alkanna matthioli Tausch. Les environs de l’embouchure de l’Agly comportent de belles stations du très rare Echium arenarium Guss. en présence de Calendula arvensis L. Le Raisin de mer (Ephedra distachya L.) est également bien représenté sur la dune grise ainsi qu’une sous-espèce de la Scrophulaire des chiens (Scrophularia canina subsp. pinnatifida (Brot.) J.M.Tison).
On trouve également cette caryophyllacée formant des tapis : la Paronyque argentée (Paronychia argentea Lam.).
La Germandrée des dunes (Teucrium dunense Sennen) peut y être observée. Le Roussillon représente les plus importantes populations de France.
L’arrière-dune est occupée par des arbustes tels que les tamaris, en particulier par l’arbre de Paradis (Elaeagnus angustifolia L.), par le Tamaris africain (Tamarix africana Poir.) et le Tamaris de France (Tamarix gallica L.). Il est à noter que le Tamaris des canaris (Tamarix canariensis Willd.) a été signalé dans le secteur mais il s’agit d’une erreur car il est très proche de Tamarix gallica L.
Les dépressions d’arrières-dunes comportent de nombreuses orchidées et espèces intéressantes telles que la Frankénie pulvérulente (Frankenia pulverulenta L.) et la rare Anacycle de Valence (Anacyclus valentinus L.).
Nous avons enfin fait une belle découverte avec la Gesse ocre (Lathyrus ochrus (L.) DC.) qui n’avait pas été revue depuis très très longtemps dans les Pyrénées-orientales.